Chroniques de mariage / Mariage

Quand un beau jour, la demande arrive

Une chronique de Madame [ã]ncre

Surprise ! Les chroniqueuses Paillettes et Chaussettes, anciennes Dentelles pour certaines, sont très heureuses de vous faire (re)découvrir leurs chroniques de mariage. Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir que nous à relire leurs beaux récits.

J’ai longtemps hésité à te partager cette chronique. Parce que ma demande à moi ne va pas te faire pétiller des iris, elle ne va pas te donner des boum boum dans le cœur. Elle n’apporte pas cette sensation d’envie quand tu lis un bon roman d’amour, elle ne va pas aller t’arracher des larmes au fond des yeux. Pourtant, je ne l’échangerai pour rien au monde, car elle est juste parfaite pour moi, elle est juste exactement moi.

Je te raconte mon histoire ? Alors la voilà.

Crédits photo (creative commons) : Tú Anh

La rencontre

Il était une fois, une petite moi. Toute petite, toute chétive, frêle et quelque peu flétrie par le manque de soleil dans son cœur brisé.

Il était une fois, un petit lui, un peu plus grand que moi, peut-être un peu moins défait que moi, même si son histoire d’amour à lui était plus récente et tout aussi triste.

Il était une fois, un courage, une intuition, une bonne étoile peut-être, qui nous a mis l’un sur le chemin de l’autre. Petit lui et petit moi nous sommes rencontrés, un peu honteusement, un peu par défaut, sur une application de rencontre. Lui travaille dans un milieu très masculin, et avait peu de possibilités de rencontres. Moi, je travaille dans un milieu très masculin (ha ha !) mais où tout le monde est déjà plus ou moins casé. Je venais d’arriver, seule avec mon petit bébé sous le bras, dans une région que je ne connaissais pas, où tout y est rapide, dans le stress et dans le flux incessant, et où je ne connaissais personne. Cette application, et d’autres, m’a donc paru être une alternative. Pas forcément une « bonne » alternative, mais, pourquoi pas.

Après en avoir testé quelques-unes, que j’ai abandonné assez vite, cette dernière application était un peu la « dernière chance » pour moi. J’avais rencontré plusieurs personnes et à chaque fois, je me demandais pourquoi m’infliger ça.

Lorsque je suis tombée sur la fiche de M. Tao, assez vite, nous avons accroché. Mais j’étais dans une période de grosse lassitude, où je me disais que tous les mecs inscrits sur ces trucs n’étaient que des ******* (les seuls mots qui me viennent peuvent être perçus comme trop vulgaires), c’est d’ailleurs le tout dernier à qui j’ai accepté de parler en me disant qu’après, je fermerais mon compte, et donc, je ne m’attendais à rien, je passais du bon temps à discuter avec lui, mais sans imaginer quoi que ce soit. Nos discussions étaient toujours drôles, charmantes, intéressantes, nous avions des points communs non négligeables, dont le fait que nous étions tous deux parents, et que nous ferions toujours passer ces petits êtres avant tout.

Très vite, il a souhaité que nous nous rencontrions, et je savais qu’en effet, il le fallait, car je suis ce genre de personnes qui se font très vite une fausse idée de la personne avec qui je discute et qui l’idéalise un peu trop.

Quoi qu’il en soit, s’il le fallait, moi, je n’en avais vraiment pas envie !!! Déjà, parce que j’étais devenue un tout petit peu casanière. Ensuite, parce que ça signifiait laisser mon petit trésor pour une soirée, ce qui à l’époque était plutôt très difficile pour moi. Et enfin, je n’avais pas envie parce que je m’étais attachée à nos conversations interminables jusque tôt le matin tard le soir, et qu’au fond de moi, je savais (mon intuition n’est pas toujours infaillible) que cette rencontre serait décevante et qu’elle signifierait l’arrêt pur et simple de nos échanges.

Pour tout te dire, jusqu’à la dernière minute, dans le RER, j’échangeais des SMS avec ma copine Mademoiselle Alhambra qui me poussait à y aller pendant que je me poussais à ne pas y aller.

Quand toi + moi se transforme en Nous

Je ne te laisse pas mariner cent-sept ans, ce fut lui.

Alors non, ce ne fut pas un coup de foudre. Il m’a fallu quelques mois pour vraiment tomber amoureuse de lui, réellement. Il a fallu le déclic, la grosse dispute où il m’annonce par téléphone à 23 heures qu’on ne va pas pouvoir continuer comme ça. Mais si ça n’a pas été le coup de foudre, pour moi il a très vite été celui avec qui j’avais envie d’essayer. Il était assez différent de mon type d’homme en général, mais j’avais appris que mon type d’homme n’est pas forcément le type d’homme qu’il me faut. Nous avons donc, tant bien que mal, très rapidement au début, puis tout doucement, créé nos vies en parallèle, puis véritablement en commun, avec toutes les difficultés qu’apporte une vie de famille recomposée. J’ai d’abord commencé à pardonner, à pardonner à la gente masculine en général. Puis j’ai appris la confiance (c’est la chose la plus compliquée à retrouver, aujourd’hui encore, rien n’est gagné), la remise en question, j’ai appris à revivre au quotidien avec un autre adulte (sache que c’est très difficile ça !), à m’ouvrir, à tenter de casser un peu cette carapace qui peut aujourd’hui me rendre si dure. Et puis au final, l’Amour avec un grand A qui nous permet de vivre bien tout en supportant l’autre. 

L’attente de la demande

Il commençait à être bizarre. C’était avant Noël, et son attitude a commencé à me rendre soupçonneuse. Il n’a fallu qu’une petite phrase, un petit rien lâché, lorsque l’on a parlé de nos cadeaux de Noël. Nous nous titillions gentiment sur les cadeaux que nous allions nous offrir. Il voulait un indice, je lui ai dit que mon cadeau était grandiose et qu’il aurait du mal à être à la hauteur (des billets d’avion pour 11 jours en Islande).

Lui, avait une attitude étrange en parlant de son cadeau. Il m’a dit quelque chose qui ressemblait à « ce ne sera pas ton cadeau de Noël mais je ne sais pas quand je te le donnerai » HA HAAAAAA ! Et alors moi, comme une gamine toute fofolle, je ne cessais de lui demander des indices, en faisant semblant que je ne devinais rien, mais JE SAVAIS !

Noël est passé et nous avons commencé à préparer notre voyage en Islande. Moi, je pensais qu’il ferait sa demande là-bas. Il m’a confié plus tard qu’il avait peur que je refuse, et que donc, il craignait que ça ne gâche notre séjour. Ah oui, il faut te dire qu’avant de le rencontrer, je ne voulais pas entendre parler du mariage. Ce n’était pas mon truc, point. Petite, je n’ai jamais rêvé de ma robe de mariée, je n’ai jamais idéalisé un potentiel prince charmant, ni rien de ce genre. Puis, mes idées ont totalement changé avec lui, il me parlait d’enfant mais, pour moi, il était devenu impensable d’en avoir sans passer par la case mariage. Cependant, lui qui avait déjà été marié, ne voulait pas repasser par-là ! Ce fut sujet à de très nombreuses disputes, à tel point qu’un jour, je lui ai dit que je ne voulais plus jamais entendre parler de mariage, je ne voulais plus que l’on aborde ni ce sujet, ni celui des enfants, terminé. J’ai fermé la porte à triple tour, j’ai bloqué tous les comptes Facebook, Instagram, Pinterest, qui pourraient de près ou de loin aborder le sujet, et j’ai tenté de retrouver d’autres projets de vie.

Le temps a passé et si de mon côté j’avais lâché l’affaire, lui avait réfléchi dans son coin, muri la question, changé d’idée, mais vu notre dernière discussion sur le sujet, il n’était pas sûr de lui !!

Un 17 février…

C’était un samedi, un weekend sans aucun enfant comme ça ne nous arrive qu’une fois tous les ans et demi (minimum) ! Un samedi où nous avions décidé de fêter la Saint-Valentin en sortant.

Restaurant italien végétarien, improvisation théâtrale dans un tout petit théâtre Parisien, une très bonne soirée en perspective, je m’était faite belle pour l’occasion, j’avais mon cadeau pour lui dans mon sac, mais ce soir-là, rien.

Nous avons fini par rentrer à la maison, heureux de notre soirée mais un peu fatigués. Comme à mon habitude, je me suis glissée dans ma chambre pour m’affaler me glisser dans mon lit avec un bon gros livre. Mais contrairement à l’habitude, je ne me suis pas tout de suite mise en pyjama supra-sexy-en-mode-pilou-pilou-nounours-du-soir-bonsoir. Je crois que je ressentais que quelque chose devait arriver. Mais j’étais à l’endroit que je préfère au monde, MON LIT !, au calme avec l’homme que j’aime, bref, si les choses devaient se passer à ce moment-là, alors ce serait parfait.

Il m’a demandé de fermer les yeux.

Je l’ai entendu partir, puis revenir, et poser quelque chose devant mes genoux, sur le drap. Et m’a demandé d’ouvrir les yeux.

« Cap ou pas cap ? »

Il me regardait avec ses yeux tout pétillants, mais à la fois inquiets, et moi je me suis mise à rire.

« Cap évidemment ! »

Crédit photo : photo personnelle

Et toi, ta demande, tu la verrais différemment ? Est-ce que tu modifierais des choses ou bien pour rien au monde tu ne la changerais ? Raconte-moi !

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Mademoiselle Poison Elfie
1 année il y a

CAP <3

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[…] Je t’ai laissée la dernière fois sur ma demande, ou plutôt, sur MA vision de la demande ainsi que sur notre rencontre. […]