Chroniques de mariage / Mariage

Le traiteur ou comment ne rien faire de ce qui était prévu.

Un article de Mademoiselle Volte

Nous avons un toit au-dessus de notre tête, youpi !

Maintenant, il faut penser à manger.

Le domaine que nous avons choisi travaille avec cinq traiteurs (dont forcément celui par lequel je l’ai trouvé, si vous avez suivi la chronique précédente). Cela facilite pas mal les recherches, mais limite également un peu les choix et nous presse un peu pour le réserver, au vu de ce qu’il s’est passé avec les lieux.

Notre idée de départ « comme à la maison » Photo by Stefan Vladimirov on Unsplash

Nous avions initialement songé à un buffet ; c’est plus convivial, moins gênant qu’avoir des serveurs qui viennent soulever des cloches, et plus simple pour accorder les différents régimes des convives. Seulement, la configuration de la salle n’est pas optimale pour cela ; les tables vont déjà prendre beaucoup de place, et comme la salle est voutée nous ne pouvons pas en utiliser toute la surface au sol. Il aurait fallu caser cette partie tout au fond, complètement à l’opposé de l’espace cuisine, et donc faire traverser des gros plats lourds au milieu des tables des invités, ce qui est risqué et embêtant. Et c’est réglé, aucun des cinq traiteurs ne le propose.

Donc pas de buffet. Un plat à partager au centre de la table ? Pourquoi pas, c’est sympathique, ça amènera les convives à discuter un peu entre eux, à se servir, à s’entraider, et ce sera plus simple pour ceux qui ont des soucis à se déplacer. Et ça a aussi un autre avantage : pas besoin de centre de table (au cas où vous n’auriez pas encore remarqué, je suis pas à fond dans la déco) ! Nous commençons donc à démarcher les différents traiteurs, d’abord en allant voir sur leur site ce qu’ils peuvent proposer comme exemples. Nous en retenons trois sur les cinq que nous contactons. Malheureusement, seul un nous propose un arrangement de leur carte pour avoir le plat à partager, et seulement pour le service de la viande ; les accompagnements seront servis à l’assiette. C’est plus simple pour eux, puisqu’ils réchauffent en étuve assiette par assiette et ne pourrons garantir la température en cas de grosse quantité par plat.

Après concertation avec Monsieur, nous abandonnons notre idée. Tant pis, ce sera service classique restaurant, à l’assiette avec serveurs.

Nous avons donc accès à l’entièreté des menus de nos traiteurs. Et très vite, nous remarquons que ce qui nous attire le plus dans chacun, c’est le vin d’honneur. De plus, comme nous souhaitons vraiment limiter le temps à table durant la soirée qui est souvent moins propice aux échanges (on ne s’entend pas forcément bien d’un bout à l’autre, il y a la déco, on mange…), nous décidons de mettre le paquet sur cette partie de la soirée et de zapper les entrées. Donc c’est parti ! On se fait plaisir dans nos sélections : show culinaires, « bars », bouchées en tous genres…

Option méga vin d’honneur Photo by Kats Weil on Unsplash

La seule chose sur laquelle nous ne sommes pas trop d’accord, c’est le dessert. Monsieur ne veut pas de wedding cake (trop cliché), je ne veux pas de pièce montée (je ne suis pas une grande fan de choux). On se rabat donc un peu par défaut sur le buffet de desserts des prestataires, sans grande conviction. Disons que nous n’aurons de toutes manières plus vraiment faim !

Donc finalement, le seul service à table sera celui du plat, puisque nous sautons également les fromages ; on en aura assez au brunch le lendemain. Ici aussi, on ne peut pas s’empêcher d’être un peu déçus ; les plats proposés par les traiteurs sont assez classiques. Faits pour plaire au plus grand nombre, certes, mais du coup pas franchement foufous non plus. Nous mangeons de tout (dédicace à Maman qui n’y croyait plus), aimons bien les cuisines qui sortent un peu de l’ordinaire, les parfums etc, et nous voilà avec de la bonne cuisine française bien tradi, avec des plats en sauce très dangereux pour les costumes et les robes (oui, il faut penser à cela également).

Nous prenons rendez-vous pour deux dîners-tests. Finalement, un seul nous répond. Pour la petite histoire, nous resterons sans nouvelles de l’autre durant des mois, si bien que le contrat sera déjà signé lorsqu’ils nous recontacteront finalement pour planifier le rendez-vous. Nous avons assez à faire pour ne pas leur courir après, mais c’est dommage, surtout que c’était celui qui acceptait notre aménagement initial et qu’ils semblaient sympathiques.

Les plats étant tellement classiques, nous pensons que le dîner-test sera une formalité ; eh bien non. Ça a même été très important.

Donc, dîner-test par un froid soir d’hiver brumeux. Les bouchées du cocktail sont sympathiques ; nous en changeons de notre sélection initiale, parce que deux se ressemblent beaucoup et qu’une n’a finalement pas beaucoup d’intérêt. Globalement, c’est convaincant. Nous ne verrons évidemment pas les show.

Arrive le plat ; énorme déception pour ma part, rien qu’à voir l’assiette. Médaillon de veau jus corsé, pomme darphin et carottes glacées. C’était consensuel, j’aime le veau, y a des patates, j’adore les jeunes carottes, ça me donne faim rien que d’y penser, sur le papier. Mais en fait, ce qui se présente à moi, c’est une grosse galette de pomme de terre très brune de grand diamètre, un pavé de veau entier avec une sauce presque noire (soit la crainte dont je vous parlais plus haut), et une seule carotte. Le dressage est d’une tristesse sans nom. Alors oui, je ne voulais pas de chichis, on a écarté un traiteur juste parce que toutes ses photos montraient des éclaboussures de sauce « artistiques » dans les assiettes, mais là… C’est sûr qu’il y a de la matière, on ne pleure pas la viande. C’est un vrai plat d’hiver dans les ingrédients, les formes et les couleurs, alors que nous sommes censés être dans leur carte d’été. On déguste, mais ça ne me convainc pas du tout. Monsieur Volty adore, mais rien à faire : pour moi c’est impossible que ce plat-là représente mon mariage.

La mariée après un plat en sauce brune Photo by Balmer Rosario on Unsplash

On passe aux desserts. Sans surprise, on reste sur des choses assez classiques. Rien à redire, et de toutes manières je ne suis plus dans le mood ; j’ai un dessert pour avoir un dessert, c’est tout.

Débrief avec le chef ; il semble surpris de mon ressenti, mais la carte est nouvelle et il entend mes arguments. Nous changeons le plat en discutant avec lui, et il nous propose de nous faire un test à emporter pour cet été, quand tous les légumes de saison seront à disposition, pour que nous puissions avoir les meilleures conditions. Cela aura un avantage pour la sélection des vins, d’ailleurs, de pouvoir tester à la maison.

Nous signons tout de même chez eux sans avoir goûté ce plat, parce que tout le reste nous va. Et le plat n’était pas mauvais, en soi ; c’était seulement une question d’idée que je me faisais. Je sais que ce sera bien préparé de toutes manières. Peut-être à nouveau si nous ne nous étions pas sentis aussi pressés par le temps aurions-nous pu rencontrer l’autre prestataire, mais en réalité, je ne sais pas si ça aurait vraiment changé quelque chose. Le traiteur choisi est engagé dans des filières courtes, locales, a même son propre potager, et un circuit de compostage/recyclage/distribution qui me correspond dans mes engagements. Leurs propositions de stands pour le vin d’honneur sont vraiment excitantes, et c’est finalement ce qui nous importe le plus. Personne ne se souvient de ce qu’il a mangé à un mariage, de toutes façons !

Nous avons donc attendu l’été pour goûter ce nouveau plat, mais ce sera pour une prochaine chronique !

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Mademoiselle Poison Elfie
1 année il y a

Bon ben, plus qu’à attendre le fameux 2ème test… tu as pu voir pour les propositions pour les régimes différents ?

Mademoiselle Soleil
Mademoiselle Soleil
10 mois il y a

Tu as raison on ne se souvient pas de ce qu’on a mangé juste si c’était bon ou non 🙂 mais je comprend tellement que ça soit dur