Chroniques de mariage / Mariage

La robe 1 – Et si on causait chiffons ?

Une chronique de Mademoiselle Volte –


Vous l’attendiez avec impatience, je le sais (chut). Si nous parlions de la robe ?

J’ai décidé de la coudre moi-même. J’ai commencé la couture il y a des années, j’adore ça, je me suis cousu je ne sais combien de vêtements dont des robes de soirée parfois compliquées (je me fais une robe à chaque occasion, j’ai plus d’une trentaine de robes de soirées portées une seule fois, c’est une catastrophe). Pour moi, c’est une évidence de la faire : choix du tissu, du modèle, du vrai sur-mesure à mon pattern, ajout de petits détails… Alors oui, je ne suis pas très méticuleuse sur les finitions en général, et oui, ce serait certainement mieux fait en boutique ; mais j’aurai la fierté de l’avoir faite et rien ne peut remplacer ça. C’est aussi plus économique, forcément, même si on ne regarde pas vraiment au budget.

J’ai donc le champ infini des possibles qui s’ouvre à moi, en dehors des modes, des disponibilités et des contraintes ; il faut structurer tout ça, parce que du coup je dois choisir (bouh le vilain mot). On va définir les critères, venez donc !

A quoi ressemble la recherche de ma robe – Photo de Mel Poole sur Unsplash

Etape 1 : on réfléchit

Je pense que ma robe de mariée doit avant tout me représenter, tout en ayant un effet « Waouh ». C’est déjà un défi. On se sert tous de notre style pour envoyer un message, plus ou moins consciemment ; le mien me sert à la fois d’armure (je revêts un costume pour la grande pièce de la vie sociale) et de revendication (je ne suis pas qui vous attendez que je sois). On peut vouloir se faire passe-partout, s’intégrer à la mode, faire partie d’un groupe avec ses codes… J’intellectualise peut-être trop ceci ; mais être en adéquation avec l’image qu’on renvoie me permettra de regarder les photos de mon mariage dans vingt ans en me disant peut-être que ce n’est PLUS moi (mes enfants seront certainement morts de rire, hein, ne nous voilons pas la face), mais pas que ce n’est PAS moi.

Mon style de tous les jours part dans tous les sens, de la tenue pin-up au classique « jean-t shirt-basket » en passant par le tailleur formel. J’ai une passion pour les vestes, soit très découpées aux allures militaires ou complètement loose comme les bombers et les teddys oversize, et pour les tshirts à imprimés rigolos. Je mixe le tout : petite robe élégante avec un blouson large, t-shirt imprimé lapin avec une veste officier…

Parmi tout ce bazar, j’ai mis du temps à trouver les points invariants :

– une coupe cintrée à la taille contre ma peau (si je joue le large c’est « en plus »)
– un décolleté (par forcément profond, mais que le tissu ne me touche pas la gorge)
– les épaules couvertes (quitte à ce que ce ne soient que des bretelles larges)

On a déjà une base pour que je sois à l’aise. On rajoute le fait que je veux danser, m’asseoir et juste VIVRE sans devoir faire attention à ma robe, donc on fait en prime sauter la traîne. Voici donc 4 critères définis.

Je fais du costume Steampunk. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un mouvement inspiré de l’époque victorienne au niveau de la mode ; grands jupons, corsets, bottes, chapeaux… C’est le genre de style où plus y a de détails, mieux c’est. Je fais également de la scène en danse, et j’en ai fait en théâtre ; du zombie à la lingerie en passant par la robe en papier à usage unique, j’en ai porté des tenues excentriques !
En revanche, en Steampunk, on a tendance à « disparaître » derrière nos créations. Or c’est moi qu’on doit voir (que c’est narcissique une mariée, boudiou), pas ma robe. Je dois faire attention à ne pas me faire manger par elle, surtout avec mon petit gabarit. Ma mère s’est cachée dans sa robe de mariée pour l’église, elle l’a choisie pour ça. Moi, ce n’est pas mon but. J’ôte donc de ma liste :

– ce qui est trop ample
– ce qui est trop « flou »

On a donc une robe cintrée, avec un décolleté, des petits mancherons, plutôt près du corps ou fluide. Déjà on sait que ce ne sera pas une coupe princesse.

Etape 2 : on cherche l’inspiration

J’ai donc une bonne idée du type de robe que je veux. Maintenant, il faut trouver le modèle.

A moi donc les sites de marques de robe de mariée ! Je repère des modèles qui me font de l’œil chez Rosa Clara ou encore Lillian West. J’aime leurs coupes simples et structurées pour le haut, légères et fluides pour le bas, que je trouve à la fois sobre et chic, bien plus « sage » que ce sur quoi je serais partie de prime abord. Et surtout, je repère des détails qui me plaisent énormément :

– le décolleté dos
– la dentelle ajourée, un peu façon macramé
– la jupe fendue
– les volants, ce qui semble être à la mode cette année !

Matez un peu ce croquis – photo personnelle

Je repère notamment un très beau modèle chez Lillian West : jupon à volants, volant sur un décolleté vertigineux et qui servent de mancherons aux épaules, bretelles fines dans le dos. Elle est en tulle et je n’aime pas trop ce côté « flou », mais je peux m’en servir de modèle et choisir un autre tissu.

Etape 3 : on cherche des patrons !

Je suis bonne couturière et j’ai déjà à la fois adapté et patronné des pièces, mais si je peux partir d’une base existante ça simplifie quand même la vie. Après les sites de robes de mariée, me voilà donc sur les sites de patron. Les patrons dédiés aux robes de mariée sont rares et pour la plupart assez… ringards, mais moi je cherche seulement de quoi me faire une base à bidouiller, et là j’ai bien plus de choix !

Je trouve ce que je cherche : robe dos nu avec un volant sur le décolleté, le McCall’s 7951. Parfait. La taille est froncée et le bas est ample, mais comme la partie vraiment technique et qui doit être ajustée est le haut, c’est le principal, et j’ai divers patrons de robe que je peux utiliser pour le bas. Vous connaissez le jeu « Dessinons la mode » ? C’est un peu ce que je vais faire.

Mais dites-moi, j’ai un patron, du tissu, est-ce que ce serait pas le moment de s’y mettre ?

Mes deux patrons de base – photo personnelle

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Mademoiselle Poison Elfie
1 année il y a

Oh yeah !! J’avais hâte que tu attaques cette partie du récit ! Tu as tellement la classe <3

Madame Oulalahoop
11 mois il y a

oooooooh une copine couturière!!!!! Bravo à toi d’oser te lancer, moi je ne me sentais pas assez en confiance il y a 3 ans mais ça serait à refaire, probablement que je me lancerais… Et j’adooooore les patrons de Deer and Doe, big coeur pour Magnolia^^