Chroniques de mariage

Chapitre 10 : la veille du jour J

Une chronique de Mademoiselle Spotlight

Sur la dernière semaine, je fais le vide dans ma tête. Il y a, ma paillette, un sentiment particulièrement déroutant à se dire que ça y est, le grand jour est au bout de cette semaine, après l’avoir attendu plus longtemps que prévu (le fameux report de date), et quand même « c’est maintenant, là, what ?« .

Le plan

Le mariage va donc se dérouler sur le week-end, avec une arrivée le vendredi soir pour la famille proche et les amis venus de loin. 

Mon planning d’organisation est bouclé dans les temps, les derniers petits préparatifs s’amorcent :

  • gérer les covoiturages 
  • confirmer une location de voiture car nous n’avions pas assez de véhicules perso parmi nos proches pour amener tout le monde sur place
  • finaliser la liste de courses pour les achats de boissons non amenées par le traiteur, le repas du vendredi et le petit déj du samedi
  • finaliser une dernière fois le plan de table et le plan des couchages

C’est cette dernière tâche qui a été rendue complexe par les nombreux aléas inattendus du côté des invités. 

Mon plus jeune frère n’a pas pu prendre sa journée du samedi et ne pourra pas être présent. 

Le lendemain, alors que j’ai mis à jour mon plan, c’est ma plus jeune sœur qui demande, si, suite à l’absence de mon frère, elle peut amener sa meilleure pote.

Untel précise que finalement son couple ne restera pas au brunch, et une autre personne demande si finalement c’est possible de dormir sur place…

J’ai aussi 3 amis qui viennent des États-Unis et pour qui j’ai, jusqu’à la dernière seconde, peur qu’ils ne puissent avoir l’autorisation de voyager because of the covid.

Je passe donc dans un mood de tension sous-jacente, où je me sens stressée H24 mais où je me dis que je n’ai pas le choix que de m’adapter et de voir venir.

Et qu’après tous ces mois à vouloir prévoir et contrôler, je dois lâcher prise, et « dire oui », dans tous les sens du terme, pour minimiser l’anxiété.

Le mienne, celle de mon futur époux qui n’a aucune idée des heures de planification (plan de table, plan de couchages) derrière mes petits fichiers Excel bien propres, celle des invités qui viennent pour passer un bon moment…

Vue de notre site à J-1 – photo personnelle

La veille de la veille

Les Américains sont finalement arrivés sans encombre jusqu’à Paris ! J’ai presque du mal à réaliser quand je les retrouve une petite heure, pour boire un verre en ce jeudi soir, après le boulot.

Je rentre chez moi et envoie à chacun un texto de confirmation.

Nous avons 3 voitures qui partent le vendredi de Paris.

Chaque voiture a un contenu précis à emmener (la déco, la robe, etc…), la nôtre sera vide pour faire les dernières courses.

Chaque personne a reçu un texto avec son heure et lieu de rendez-vous.

Sauf que…

Le grand départ

Évidemment, tout ce que j’avais prévu ne se déroulera pas. Même avec la marge de manœuvre « imprévus » que j’avais mis dans le planning de cette journée.

La voiture de location nous sera remise avec 30 minutes de retard. 

Nous partons donc sur les chapeaux de roue, avec deux arrêts : récupération des nappes chez le traiteur, puis courses que j’ai mentionnées plus haut (repas du vendredi soir, petit déj du samedi et boissons).

Nous galérons bien sur le parking du supermarché pour faire rentrer toutes les courses, dont de gros plateaux de charcuteries et petits fours, et improvisons une petite partie de Tetris dans le coffre.

De leur côté, les autres voitures ont décidé de partir plus tôt que l’horaire qui leur était indiqué, et m’envoient des textos pour me dire qu’ils sont sur place et me demander quoi faire.

Le stress monte encore d’un coup.

Nous voici sur place…

… avec une bonne heure de retard. 

Mais avec du coup une dizaine de personnes pour nous aider à vider les coffres, répartir les sacs et cartons, installer le buffet du soir.

Le régisseur du lieu est très prévenant et nous fait refaire le tour avec plus de précisions que lors de notre première visite.

Notre lieu <3 – photo personnelle

Il va faire frais à la nuit tombée, et il y a une large cheminée dans la grange, nous aurons la possibilité de prendre en supplément un peu de bois pour nous faire un feu.

Je prends le temps de regarder autour de moi et de me laisser gagner par l’atmosphère magique des lieux, si apaisés, si conviviaux, et par l’humeur de nos proches.

Je constate avec surprise qu’il y a une vraie bienveillance entre chacun, presque du plaisir de se revoir après le mariage civil de mai. 

Nous mangeons dans une ambiance détendue. 

Quoi que…

La répétition

Erreur stratégique, j’ai proposé que nous passions à table alors qu’il restait une étape cruciale à cette journée : la répétition de la cérémonie !

Sachant que parmi le cortège, certains étaient un peu stressés, cela me semblait une bonne idée de rappeler à chacun son placement, l’ordre des intervenants pour les discours, etc…

Or mon père préfère continuer son verre de vin plutôt que de venir à cette répétition dont il ne comprend pas trop l’intérêt.

De plus ou moins bon gré, la famille proche se retrouve à l’extérieur pour rappeler l’emplacement du cortège (ma belle-mère finira même par « disputer » mon père de son manque de sérieux sur cet exercice).

Enfin, nous libérons nos parents, pour rester uniquement avec les 4 témoins. 

Je profite de ce moment pour leur rappeler le déroulé de l’ouverture de bal.

« Un des garçons coupera la lumière, l’autre lancera en même temps la vidéo sur l’écran géant. Monsieur Juillet et moi avons une petite chorégraphie d’une minute, puis sur l’écran il y aura le clip avec le montage des vidéos de tous les invités. A ce moment là je file avec les demoiselles d’honneur derrière la salle, nous avons exactement 50 secondes pour changer ma robe, et revenir pour la fin du clip, et la dernière partie de la chorégraphie« .

Les demoiselles d’honneur, qui connaissent par cœur ce plan (aka « mon idée géniale pour une ouverture de bal spectaculaire »), sont hyper concentrées. Par contre les deux garçons me regardent comme si j’étais une extra-terrestre et finissent par éclater d’un rire nerveux.

Curieusement, cela me détend. 

« Si vous ne saviez pas dans quoi vous êtes embarqués, voilà, tout est dit ! Il faut espérer que les 50 secondes vont suffire car nous ne pourrons pas réellement répéter le changement avec ma robe de mariée.. Donc il faudra que ça passe. Et si ça ne passe pas, il faudra simplement appuyer sur pause pour la musique« .

Je leur rappelle également que ce plan génial m’est venu après le refus catégorique des garçons de faire une chorégraphie de groupe !

Accueil nocturne

Pendant ce temps, ma belle-famille accueille les derniers arrivants pour ce vendredi soir.

Il y a encore deux Américains, deux Allemands, et la famille en provenance du Sud de la France qui progressivement, rejoignent les lieux.

Le feu crépite dans la grande cheminée de la grange, l’ambiance est définitivement légère et joyeuse, tandis que les gens font connaissance dans des échanges polyglottes plus ou moins réussis.

Au coin du feu – photo personnelle

Je pars me coucher peu après minuit, pour tenter de grapiller quelques heures de sommeil, avant le branle-bas de combat !

A propos de l'auteur

Mademoiselle Spotlight, 35 ans, jeune mariée d'octobre 2021 !!
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