
Chapitre 6 : Le report
Une chronique de Mademoiselle Spotlight –
Nous sommes donc au début de février (2021).
La situation sanitaire ne s’arrange pas, nos proches sont dans l’incapacité de confirmer s’ils pourront venir ou non, surtout pour ceux qui ont un peu (beaucoup) de trajet.
Comme beaucoup de futurs mariés, l’envie d’être optimiste fait place au doute et à la priorité de simplifier les choses pour nos convives, même si ma date, j’y tiens ! Impossible pour moi d’envisager un report d’une année complète, cela me semble trop loin. Monsieur Juillet, convaincu par mes arguments, me console : notre lieu pourrait être tout aussi enchanteur à l’automne, non ? Question météo, septembre ou octobre, cela vaut bien avril…
Je rappelle immédiatement nos prestataires, ce sera bien sûr la disponibilité de notre Domaine qui devra mettre au diapason tous les autres.
Mon interlocutrice, navrée pour nous, me confirme qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’elle n’ait une demande de report, et que la visibilité à deux mois n’est pas suffisante. Certes, mais j’insiste. J’ai des amis qui me sont vraiment chers aux Etats-Unis, en Australie, et ma soeur qui habite à la Réunion, alors même si un report ne me garanti en rien que ces personnes pourront être avec nous, je veux leur donner les meilleures chances possibles d’envisager sereinement ce voyage.
Deux dates sont envisageables : le 25 septembre avec un supplément conséquent ou le 9 octobre, au même prix.
Monsieur Juillet et moi recevons la proposition alors que nous visitons notre futur logement, dont les travaux sont en cours (#décisiond’adulte).
Je me sens perdue, incapable de prendre une décision, puisqu’au final personne ne peut savoir comment les choses vont évoluer, je suis peut-être entrain de choisir une date où le temps sera dégueulasse, une date qui embêtera tout le monde car très proche de la rentrée scolaire dans tous les cas, une date où peut-être un de mes prestataires ne sera plus dispo, …
Je laisse le mot de la fin à mon cher et tendre.
« Octobre, ça sonne bien »
Et c’est ainsi que je passe l’après-midi le nez dans des avenants de contrat. Coup de chance, tous les prestataires confirment qu’ils seront bien là.
C’est un vrai soulagement.

Il ne nous reste plus qu’à refaire une série de faire-parts, et à se poser la question de la Mairie.
Il en fallait bien un qui ne serait pas dispo, et pour le coup, ce n’est pas un prestataire, mais l’hôtel de ville, qui sera fermé le 8 octobre.
Je me vois donc en plein dilemme : trop compliqué de faire la cérémonie à la Mairie encore un jour avant avec les témoins qui donnent déjà beaucoup de leur temps pour notre union. Alors qu’il me paraissait improbable de diviser la mairie et la fête, je commence à comprendre que je n’aurai pas le choix et qu’il va même valoir tenter de tourner ça à notre avantage.
Le week-end de notre anniversaire de rencontre restera néanmoins un souvenir mémorable, puisque le samedi matin qui devait être mon grand jour, ma meilleure amie a accouché. Le destin sans doute, car si nous n’avions pas eu de report, je me serai retrouvée avec une demoiselle d’honneur en moins, et dans l’impossibilité de la soutenir pour cet évènement unique.
29 mai
Nous avons donc, un peu aléatoirement, opté pour un créneau à la Mairie sur le dernier samedi de mai, en croisant les doigts pour que les restrictions permettent à mon père (de Lyon), ma mère (de Bretagne), M2 (témoin de Monsieur Juillet, de Bruxelles) et ma soeur donc, de faire le déplacement.
Notre nouveau plan, c’est une cérémonie en tout petit comité, en fin de matinée, puis un apéro avec les parents et témoins. Enfin, nous partirons passer la nuit dans un gîte avec seulement nos témoins, en préambule d’une semaine de vacances (un road trip court et prudent entre Aix en Provence et Lyon).
Le mois de mai avance, et tout semble se coordonner, hormis pour ma soeur, avec les motifs impérieux toujours en vigueur alors que les jours passent.
Je me résous.
La veille de mon mariage civil, mon futur époux est parti dormir chez son second témoin et festoyer un peu (nos vrais enterrements de vie de garçon et jeune fille sont prévus pour septembre).
Je ne me sens pas vraiment d’humeur festive, mais accueille ma meilleure amie et ma mère. On commande du libanais, on parle du lendemain, tout pour que je ne sente plus cette petite boule de stress dans mon ventre qui me dit que rien de tout ça n’est ce que j’avais imaginé.

Soudain, coup de fil de mon père, il est en bas de l’immeuble et il a un « cadeau pour moi ».
Je suis très intriguée, est-ce qu’il m’a ramené des fleurs ? de l’alcool pour que je me détende et dans le cadre d’une tradition bizarre que je connais pas ?
Je sors de chez moi, pour le rejoindre, et j’entends soudain derrière moi la voix de ma petite soeur « tu ne croyais pas que tu allais te marier sans moi ? »
Elle avait finalement pu avoir une autorisation de voyage dans le cadre de son boulot, et de manière à le faire coincider avec ma date, mais avait choisi de ne rien me dire pour me faire la surprise.
La surprise est en effet totale, je ne m’y attendais tellement pas ! Nous avions déjà envisagé qu’elle assiste à la cérémonie via Facetime…
C’est aussi un choc de réaliser que mon père était depuis le départ dans la combine, lui qui, comme je l’ai déjà évoqué, n’est pas vraiment sentimental ou attentioné.
Après l’effusion des retrouvailles, elle prend quand même le temps de s’excuser car elle sait qu’elle perturbe mes plans et mon organisation (#bridezilla).
Tant pis s’il n’y a pas le bon nombre de petits fours demain à l’apéro. Tant pis si je dois payer un supplément au gîte pour un couchage supplémentaire. On s’arrangera !
Mon seul petit regret, c’est qu’elle ne pourra pas être officiellement témoin à la mairie et signer le registre, puisque nous avions prévenu qu’elle ne serait pas là…
La soirée prend une tournure incroyable, pleine d’émotions et d’excitation.
Alors que j’écris ces mots, je revis cette journée, comme si c’était hier. L’après-midi chez l’esthéticienne (#frenchmanucure), la gestion des courses pour l’apéro… C’est aussi le jour où j’ai vu par hasard que l’équipe Paillettes et chaussettes cherchait de nouvelles chroniqueuses, et j’ai envoyé ma candidature juste avant le début de cette soirée si intense.
Oui, il y a des jours comme ça, où tout prend sens.
Et plus rarement, ce ne sont pas de simples jours, car avec le recul et beaucoup de reconnaissance, je peux admettre que la semaine qui a suivi ce vendredi soir a été absolument parfaite.
Nous y reviendrons bientôt, petite paillette !
Oooh copine … Je ne peux que me reconnaître avec ces reports et ces décisions crève-coeur. Hâte de voir ton joli jour d’octobre 😀
J’ai eu le cœur serré en lisant le début de ta chronique. Un report (ou plusieurs) ce n’est jamais drôle mais les expériences des unes et des autres m’ont fait constater que c’est souvent pour le mieux. Et comme tu l’as vu : ta meilleure amie pourra être présente 😉
Heureusement, elle fini bien cette histoire ! J’ai hâte de lire la suite 🙂