
Des fiançailles automnales
Un article de Mademoiselle Pamplemousse –
Coucou ma paillette ! Je reviens aujourd’hui pour te parler des fiançailles de ma grande sœur chérie, Mademoiselle Prof, avec son cher et tendre, Monsieur Gourmet.
Des fiançailles, késako ?
Techniquement, les fiançailles ne sont pas un évènement mais toute la période qui a lieu entre la demande en mariage et la célébration du mariage. Ainsi, on ne demande pas quelqu’un en fiançailles mais on demande quelqu’un en mariage, même si la noce se fera dans un horizon plus ou moins lointain. Par abus de langage, « les fiançailles de ma sœur » réfèrent à la célébration et bénédiction de ces fiançailles, qui a donné lieu à un sympathique week-end familial.
Plusieurs raisons poussent à cet évènement. Tout d’abord, ma sœur et son fiancé sont tous les deux croyants catholiques. Dans cette religion, le mariage est sacré car placé en cœur à cœur avec Dieu. Les fiançailles sont donc toute la période de discernement des futurs époux, afin de réfléchir en toute liberté à cet engagement. Un adage dit que les fiançailles sont faites pour être rompues, soit par le mariage, soit par séparation du couple. Ainsi, beaucoup de catholiques souhaitent placer leur période de fiançailles sous la bénédiction divine. La bénédiction des fiançailles est quelque chose d’informel (il n’y a pas de cérémonial écrit) car ce n’est pas un sacrement. Beaucoup de prêtres alertent également pour éviter d’en faire un « pré-mariage » qui pourrait altérer le jugement des fiancés. L’idée de cette période est vraiment la liberté, la réflexion, le choix.
Néanmoins, c’est aussi une excellente occasion de réunir les deux familles qui ne se connaissent pas toujours avant le Jour J. Enfin, certaines traditions veulent que ce soit à ce moment-là que le fiancé offre à sa promise la bague de fiançailles, qui sera aussi bénie. En retour, de plus en plus de femmes offrent également un cadeau, béni aussi, à leur fiancé.

Pas de « pré-mariage », mais un peu de logistique
Venant tous de familles nombreuses, nos héros du jour avaient souhaité réunir autour d’eux leurs parents, frères et sœurs et +1, grands-parents et parrain/marraine. Nous étions donc 23 personnes attendues. Mademoiselle Prof a demandé à nos grands-parents si nous pouvions célébrer cela chez eux. Ils possèdent une grande maison de ville dans une petite ville de province, facilement accessible depuis Paris où elle et Monsieur Gourmet vivent. Par ailleurs, cette maison et cette ville sont un écrin de notre histoire familiale. C’est ici que se sont mariés nos grands-parents, beaucoup de nos oncles et tantes, et plusieurs de nos cousins. C’est également là que se sont fiancés nos parents.
Après le lieu, il a fallu organiser le reste et notamment les repas. Deux points de vue ont divergé : faire appel à un traiteur pour déléguer cela et ne pas passer trop de temps en cuisine, ou au contraire cuisiner tout nous-même. Nos amoureux aiment beaucoup cuisiner et bien manger, d’où le pseudonyme de mon beau-frère, et pour eux il était inenvisageable de ne rien faire. Un compromis s’est tenu : un mix de cuisine et de plats tout préparés.

J-2 :
Les fiançailles devaient se tenir le dimanche matin, juste après la messe dominicale au sein de la cathédrale gothique.
Vendredi midi, ma petite sœur Mademoiselle Touche-à-tout et moi-même sommes arrivées chez nos grands-parents. Au programme de l’après-midi : réception du drive de course fait en amont par Mademoiselle Prof, cuisson de quelques recettes dont le fameux poulet aux amandes de ma grand-mère. Elle m’a alors appris que cette recette vient de sa propre mère, et que le papier sur lequel est noté la recette a été écrit par cette dernière. (Et si j‘ai bien compris, ça daterait même d’avant-guerre !). De mon côté j’ai testé et approuvé la quiche épinards-noix-cabécou-tomate. Je pars à la boulangerie passer une commande pour les pains du weekend et l’un des desserts du dimanche. Nous irons la récupérer le dimanche matin avant la messe.

J-1
Lever aux aurores pour ma pomme, je pars récupérer les tourtereaux à la gare. Pendant ce temps, la maison se réveille. L’objectif de la matinée est d’avancer un maximum de recettes possibles avant que nos parents ne débarquent à leur tour en début d’après-midi. Tiramisu, caviar d’aubergine, morceaux de légumes, les cuistots s’activent. Vers 11h, les fiancés s’éclipsent pour aller rencontrer le prêtre qui bénira leurs fiançailles le lendemain. Nous poursuivons nos affaires en cuisine. Retour des héros et déjeuner. Je m’agace car évidemment, dès qu’on est un peu nombreux et que l‘on désire passer à table, il y en a qui manquent à l’appel parce qu’ils sont pris d’envie subite de tailler le rosier / ranger le garage / changer de chemise. Et moi je piaffe car je vois l’heure tourner : a ce rythme je vais devoir chercher mes parents sans avoir déjeuner et cela ne me plaît pas beaucoup. Nous voilà à table, j’ai exactement 8 minutes pour déjeuner, on est laaaaarge. Je me lève pour partir, SMS des parents « notre train a été supprimé ». Ah. Bon, OK, vous faites quoi du coup ? De mon côté je jette un œil à l’appli SNCF, le prochain train est dans 1H30 ! Plus d’inquiétude pour le repas alors. Puis nouveau SMS des parents une dizaine de minutes après : « on est à la-gare-précédente-de-notre-arrêt ». Ha, donc je dois partir maintenant en fait. J’avais totalement oublié l’option RER, un peu plus longue que le train mais dans ce cas de figure cela sauve la mise. Je finis par retrouver mes parents et les ramener à bon port.

Un tour de courses se lance : Mademoiselle Prof, notre maman et moi partons chez picard acheter les canapés et amuse-bouche manquants, les autres aménagent le salon pour la réception. Au retour, nous poursuivons un peu la cuisine, Monsieur Gourmet prépare le dîner (butternut à l’emmental au four, un délice). Sa famille est d’ailleurs bien arrivée dans son hôtel et son frère passe déposer le crémant, du vouvray, afin de le mettre au frais pour le lendemain. Pendant ce temps, mon grand-père sort son échelle pour aller suspendre un drapeau français. Ancien militaire, il « sort les couleurs à chaque jour de célébration nationale ou de fête familiale ». Il a 85 ans, on a toujours peur qu’il se casse la figure, mais comme on sait qu’on ne pourra jamais le raisonner, on préfère l’aider dans sa tâche. S’ensuit une soirée familiale sympathique et dodo ! Demain est un grand jour !

Dimanche, jour J :
La maison se lève, s’active : on termine les dernières recettes, mon papa part chercher les plats de viande commandés la semaine d’avant chez le boucher, puis il récupère le pain. Mon grand frère arrive, accompagné de sa fiancée et de mon autre grand-mère, chez qui ils ont passé la nuit. Le parrain de ma sœur arrive à son tour, depuis la Belgique. Ma sœur le voit très peu du fait de son métier (et aussi dernièrement à cause du coco). La marraine de ma sœur nous ayant quitté il y a 3 ans, il tenait vraiment à être là et s’est libéré pour l’occasion. Nous dressons le buffet puis nous partons à la cathédrale pour la messe. La messe se termine, et un baptême a lieu. Contrairement à ce qui était prévu initialement, le baptême se tiendra dans la nef de la cathédrale et les fiançailles seront bénies dans la chapelle préromane attenante. Ma sœur est ravie, c’est ici qu’elle a reçu le baptême. Nos deux amoureux distribuent un carnet pour suivre la bénédiction, confectionné par leur soins en amont de cette journée. Quelques lectures se succèdent, lues par la fiancée de mon frère et le frère de Monsieur Gourmet. Mademoiselle Touche-à-tout anime les chants. Enfin, on bénit la bague et le cadeau de monsieur, puis la bénédiction est terminée. Nous sortons de cette cathédrale multi-centenaire sous un beau soleil , la joie dans les cœurs. Et on découvre enfin la bague ! Élaborée par les deux fiancés, ils ont fait appel à un cousin de mon papa, joaillier de son état, pour qui ma sœur a travaillé pendant ses études. D’or rose, elle est surmontée d’un petit diamant. Sa forme est unique, pleine de symbole pour nos deux tourtereaux. Monsieur Gourmet nous montre aussi le cadeau de sa douce : une aquarelle encadrée, réalisée à la main par Mademoiselle Prof. Et il y a également une icône orientale, rapportée de Jérusalem par ma sœur : elle y a habité quelques temps, et destinait cette icône à sa marraine qui nous a quitté avant que ma sœur ne revienne. Cette icône a été faite par une religieuse dont elle s’est occupée là-bas.

Nous voici de retour dans la maison familiale pour entamer l’apéritif. Le vouvray est sabré, et les convives servent aussi de cobayes : il y a deux productions différentes, à nous d’élire notre préférée, qui sera celle servie au mariage. (Monsieur Gourmet est originaire de Touraine ; et nous de Champagne : nous considérons sans chauvinisme qu’un excellent crémant est meilleur qu’un mauvais champagne et donc qu’il n’y a pas besoin de champagne pour « faire mariage ». Nous aurons ainsi du Vouvray ! ). Les discussions vont bon train, ma grand-mère est ravie de voir le parrain de ma sœur qu’elle a connu tout bébé. Je suis heureuse de retrouver mon frère pas vu depuis au moins six mois (il était à l’étranger). Tout le monde est à son aise et le temps file. A tel point qu’il va falloir repartir mais nous n’avons pas encore pris de photo. Le temps n’était pas au beau fixe de tout le week-end, quand une éclaircie embrase le clocher de la cathédrale, visible depuis le jardin de la maison. Nous sortons aussitôt et mettons en place rapidement les photos familiales. Évidemment, c’est à ce moment-là que Monsieur Gourmet s’est mis à ranger le salon tandis que Mademoiselle Touche-à-tout est partie se changer pour prendre son train. Enfin, tout le monde est là et sourit à peu près. Nous photographions aussi la famille Gourmet, puis la valse des au-revoirs se met en place. Mes parents, mon frère et ma belle-sœur et moi sommes les seuls à rester une nuit de plus sur place, en compagnie de mes grands-parents. Il n’y a plus grand-chose à ranger car Mademoiselle Prof n’a pas cessé de s’activer pendant l’après-midi. Nous terminons les restes au dîner, dont une excellente salade de fenouil et pamplemousse qui tiendra encore quelques jours. Bien que délicieuse, mes grands-parents n’en pourront plus ^^
Je repars le lendemain et c’est ainsi que s’achève ce joli week-end !
Et toi ? As-tu choisi de marquer le coup pour tes fiançailles ? Es-tu fan de champagne ? Qu’est-ce que tu as offert à ton fiancé ? Bague sur-mesure ou coup de cœur chez le bijoutier ? Ou même surprise totale ?
Super chouette comme moment ! C’est vrai que c’est pas mal pour les familles qui ne se connaissent pas !
Oui, c’était vraiment sympa ! pour ma part c’était seulement la deuxième fois que je voyais Monsieur Gourmet, leur donner un coup de main me permettait aussi de prendre plus de temps tous ensemble.
Ça avait l’air vraiment top comme moment !! Nous pas de fête je lui ai offort une montre fiançaille/anniversaire 😅
Mais c’est vrai que ca donne une occasion de plus pour faire la fête !
Hahah bonne idée de faire d’une pierre deux coups ^^
Et c’est sûr, dans ma famille on aime festoyer alors toute occasion est bonne 😉
C’est super intéressant de découvrir ce côté des fiançailles que je ne connaissais pas du tout ! Pour moi c’était effectivement juste la période entre la demande et le mariage – avec parfois un repas pour célébrer l’engagement mais je ne connaissais pas toute la symbolique derrière ! 🙂
Quand on fouille un peu, on se rend compte que chaque tradition possède sa symbolique , c’est pour ca que j’aime autant les coutumes !
Pas croyante de mon côté (Monsieur si), je voulais également une fête de fiançailles. Mais, je rejoins ta soeur, les fiançailles, c’est toute la période d’engagement. Pour nous, j’en parlerais dans un article, la fête de fiançailles avait vraiment valeur de présentation des familles, afin qu’elles se connaissent avant le mariage. En tout cas, la fête est très joli !
Je pense qu’on a pas besoin d’être croyant pour faire une fête de fiançailles : quelque part, c’est un premier pas (ou pas supplémentaire) et comme tu le souligne aussi, ca mélange les familles !
J’aurai rêvé d’organiser une célébration comme ça. Monsieur Muscle était contre.
Nous on aura du crémant d’Alsace pour faire honneur aux origines de Monsieur.
Bague de bijoutier et jolie montre pour monsieur!
Oh, ca doit être super bon le crémant d’Alsace ! Cette région viticole est un peu sous-côtée je trouve. J’aime beaucoup l’idée de la montre !