
Il était une fois, la dégringolade
Un article de Madame [ã]ncre –
Hello petite Paillette, je t’avais présenté lors d’une précédente chronique, les points que je souhaitais aborder avec toi, sur la vie de couple, avec ses hauts et ses bas.
Ce premier chapitre de mon histoire commence comme pour la majorité des princesses de contes de fées.
Il commence mal.

Mon histoire commence avec une jeune fille, sans confiance en elle, une image d’elle bien (bien) basse, peu d’expériences de la vie, peu de contacts en dehors de son cercle d’amis, et les seules personnes qui tentaient d’y entrer la tétanisaient. Cette jeune fille, c’était tout simplement moi, comme ça aurait pu être ma voisine, ma meilleure amie, ma cousine, la fille assise de l’autre côté de ma rangée de bus. Ou toi peut-être.
A 18 ans, j’avais un vilain défaut. Celui d’être TRES influençable. Et d’avoir tendance à faire les choses pour que mes amis soient fiers de moi. Bref, ce type-là, qui a rencontré ma route un jour, rien ne me prédestinait à le rencontrer. J’avais 18 ans, j’étais en terminale. Lui avait 6 ans de plus que moi, et il était l’ex de la grande sœur d’un de mes meilleurs amis. Ce meilleur ami en question continuait à le voir, parce qu’il l’idolâtrait littéralement.
Et BAM.
Comment, inconsciemment, tomber amoureuse d’un mec qu’on ne connaît absolument pas, juste parce que son meilleur ami l’adore. C’était tout moi. C’était pathétique. Mais à l’époque, je n’avais pas encore fait de psychanalyse sur moi-même, j’étais trop jeune, pas du tout consciente des dangers qui me guettaient.
Décente aux enfers, étape 1 : la Charge émotionnelle
« T’as qu’à te barrer si t’es pas contente »
Au départ, avant même d’officialiser les choses, ce type-là, dont je refuse encore aujourd’hui de prononcer, même en pensée, le prénom, m’envoyait tout plein de sms hyper mignons, pleins de mots d’amour, de surnoms adorables, de petites attentions…
On m’a trompé sur la marchandise.
Clairement. Parce qu’à partir du moment où nous avons commencé à sortir ensemble, c’était terminé. Il s’est révélé. Mais moi, j’étais tombée dans son piège, et pour moi, c’était trop tard. Trop naïve, trop fière, trop angoissée, trop mal dans mes baskets pour me rendre compte de ce dans quoi j’allais plonger.
Je vais te la faire courte. Mon hypersensibilité et moi n’étions pas prêtes à ce qu’on allait vivre pendant ces 9 années. Il a fallu supporter ses humeurs. Il a fallu supporter son mode de vie, c’est-à-dire vivre la nuit, et dormir le jour. Il a fallu supporter que ses périodes de vie, donc, il allait les passer exclusivement sur son pc. EXCLUSIVEMENT. Il a fallu supporter ses remarques, acerbes. Ses demandes, malsaines, parfois illégales. Sa déprime, ses maux de dos, les appels à son boulot pour dire qu’il ne pourrait pas y aller car il était trop souffrant (oui oui tu ne rêves pas…), ses bouderies pour ne pas voir mes amies, et son impolitesse envers elles quand vraiment, il n’avait pas le choix que de venir avec moi. Et le tout, sans jamais broncher, sinon les menaces de rupture tombaient. Mais jamais de manière franche et précise. Toujours sous entendues, cachées.
- Paye ton couple : Attention, âmes sensibles s’abstenir. Témoignages sur les phrases violentes et culpabilisantes dans un couple. Pour ma part, j’ai fait un gros blocage sur les phrases qu’il a pu me dire, j’ai de gros trous noirs mais quand je revois ce genre de témoignages, ça m’angoisse au plus haut point, je sais qu’il y a eu des phrases telles que celles là. Le problème c’est qu’à cause de ce blocage, je ne sais pas les formuler, je ne deviens donc plus crédible.
Soumise.

Descente aux enfers étape 2 : La charge mentale.
« T’es vraiment pas une fille marrante toi… »
Soumise, et pas qu’émotionnellement. La charge mentale, tu as dû en entendre parler, parce qu’en ce moment, c’est un sujet un peu à la mode (et tant mieux). Et si tu n’en as jamais entendu parler je t’invite à aller découvrir les articles qui sortent en ce moment à ce sujet :
- T’as pensé à : un compte Instagram qui regroupe de multiples témoignages sur la charge mentale. Il montre que nous sommes beaucoup à subir cette charge. Nous ne sommes pas seules. Est-ce normal pour autant ? Non. J’aime énormément cet insta parce qu’il nous fait réfléchir sur des situations, il les met en avant afin de nous faire prendre conscience que ces charges là ne sont pas normales.
- Emma – Fallait demander : Elle est l’une des premières à avoir explicité le sujet, elle le fait d’ailleurs plutôt bien
- Charge mentale : hommes assistés, femmes lessivées : Chacun de ses mots est absolument VRAI
Je ne sais plus pourquoi j’ai voulu un enfant avec ce type. Je ne sais pas pourquoi il a voulu avoir un enfant avec moi. Pendant les 6 mois que nous avons partagé tous les trois, ce bébé, lui, et moi, il n’a même pas été père une fois. Exaspéré, oui, ça il l’a été. Mais père, non. Il faut aller à la maternité ? « Tu me gonfles je dors » Quelle marque de lait ? Quelle marque de couches ? Quels vaccins à quelle date ? Le nom du médecin ?? « Aucune idée ». Et ça, ce n’est qu’un exemple de nos 6 derniers mois de vie commune.
Sous l’emprise de…
« Ascendant intellectuel ou moral de quelqu’un ; influence de quelque chose sur une personne » (crédit Le Larousse)
Je savais qu’on pouvait être sous l’emprise de l’alcool ou de drogues. Mais je n’avais pas conscience qu’on pouvait être sous l’emprise de quelqu’un jusqu’à ce que mon assistante sociale, qui était aussi ma psy à ses heures perdues, pose ce terme, ainsi que celui de pervers narcissique, au moins deux ans après notre rupture.
Le mot était posé. Et il a été pour moi un révélateur.
La rupture, le déclic
« Si tu demandes une pension alimentaire je demande la garde totale. Et crois-moi, je l’aurai »
Ce bébé a été mon déclic. Si je me considérais depuis quelques années comme une fleur sans soleil, le fait de faire vivre cette vie à mon bébé n’était tout simplement pas imaginable. Ce bébé a été mon déclic, ma révélation, mon salut. 6 mois après sa naissance, je suis partie.
Et pourtant, je n’avais pas fini dans la dégringolade, je n’étais pas préparée à la suite, à ce que j’allais encore apprendre, à ce que j’allais encore devoir subir, mentalement, et matériellement. J’étais encore loin d’avoir réussi à sortir de son emprise.
Pourquoi je te raconte ma vie ?
Aujourd’hui, la Mademoiselle [ã]ncre de l’époque me fait vraiment pitié. Mais je suppose qu’il a fallu passer par ça pour devenir la femme « forte » que je suis aujourd’hui.
Il y a encore beaucoup de boulot car tout ça m’a forgé une carapace qui a encore aujourd’hui, 8 ans après, beaucoup de mal à ne serait-ce que s’amincir un peu.
Si je te raconte ma vie, ce n’est pas dans un élan de mégalomanie ou de narcissisme. Non, j’aimerais avoir changé à ce point mais on n’en est pas encore là 😀
Non. Si je te parle de ça, c’est parce qu’il y a des signes avant-coureurs. Des choses qui auraient dû me mettre la puce à l’oreille. Il y a des choses qui m’ont gêné bien sûr, il y a des choses que j’ai vues. Mais je me les suis cachées. J’ai mis des œillères bien épaisses, et je n’ai pas voulu voir. J’ai voulu croire qu’il changerait, qu’il m’aimait.

Ces signes, ils sont apparus dès la première année. Dès les premiers mois, j’aurais pu prendre mes jambes à mon cou. J’aurais dû le faire ! Et même quand j’ai rencontré un autre homme, doux et attentionné, je n’ai pas pu partir avec lui ! Je crois que ça a commencé par le fait de ne pas vouloir se retrouver seule. Puis, ça a été l’habitude, la peur du changement. Et enfin l’emprise totale. Quelques soient mes excuses, j’ai été faible, mais je pardonne aujourd’hui à celle que j’étais car je sais qu’en fait, j’étais prise dans une spirale infernale que je ne contrôlais plus.
Les mensonges, constants, au point d’en être maladifs, avec ses parents, sa famille, ses amis, et donc bien évidemment avec moi. Les sms cachés. Les phrases menaçantes détournées. La non estime de l’autre, mais que en privé. Bizarrement dans la sphère publique nous sommes des merveilles. Il faut repérer ces signes. Si certains d’entre eux apparaissent dans une relation, il faut en parler au plus vite, et si cela ne mène à rien, il faut fuir ! Ne pas avoir peur, oui ça fait peur, oui c’est compréhensible, mais il le faut.
J’espère que cette chronique aura pu t’aider. Soit à te rendre compte, si ce n’était pas déjà fait, que ta moitié était tout simplement la 8e merveille du monde. Soit que des choses pouvaient être améliorées dans ton couple, et si mon partage de liens peut aider à ouvrir des débats ou des esprits, c’est parfait. Soit que la personne qui partage ta vie n’est pas celle qu’il te faut. Et que l’adage « Il vaut mieux être seul que mal accompagné » est tellement, absolument et incommensurablement vrai.
A la prochaine, Petite Paillette, pour des aventures un peu plus joyeuses !
Personne ne devrait avoir à traverser cela. Courageuse d’être partie, courageuse de le raconter ici. Je suis heureuse de savoir que tu as trouvé Mr Tao, que vous avez agrandi votre famille ensemble et que tu peux enfin profiter d’un vrai amour, d’une vie « normale », du bonheur !
Merci Céline ! <3
Merci d’avoir partagé cela avec nous <3 J’imagine sans peine le courage qu’il t’a fallu pour mettre des mots,pour partir et pour nous raconter tout cela. Merci beaucoup !
Merci pour ton commentaire bienveillant <3
Jose même pas imaginer ce que vous avez vécu. Mais bravo pour avoir été courageuse et courageuse d’en parler 🙂
Merci Mlle Soleil 😉
Toutes mes pensées vont vers toi Madame [ã]ncre. J’admire ton courage, celui que tu as eu quand tu es partie et celui que tu as eu pour nous raconter ça aujourd’hui <3
<3 <3 <3
Merci Madame [ɑ̃]ncre pour ton partage d’expérience, je n’ose imaginer les moments difficile que tu as vécu.
Ce matin, avant de lire ton article j’ai dû gérer une situation qui me rattache à mon ex depuis plus de 6 ans, et j’aimerai réussir à pardonner à celle que j’étais avant, à celle qui a cru que c’était lui LE bon, mais pour l’instant je n’y arrive pas encore.
Je comprends, je suis juridiquement empêtrée dans un truc complètement par sa faute et j’ai donc toujours ce rappel à lui. C’est difficile mais je suis sure que tu y arriveras
Ma très forte Mme Ancre… Que dire à part que j’admire la force que tu as eu de sauver ta peau et celle de ton petit d’homme… Que j’ai eu la chance de ne pas connaître cela mais que je pense à toutes celles qui sont sous l’emprise d’un grand méchant loup et que je leur envoie plein d’amour et d’énergie… Comme tu l’as dit, peut-être que cette brisure a fait celle que tu es devenue aujourd’hui, néanmoins, personne ne devrait avoir à subir cela… Alors merci d’avoir témoigné de cette épreuve, merci pour elles qui y verront peut-être une bouée de sauvetage, merci pour nous qui pourrons y reconnaitre certains signes chez l’une ou l’un de nos ami(e)s. Je t’envoie tout plein d’Amour :*
Merci beaucoup Mme Oulalahoop ! Ce n’est clairement pas la meilleure partie de mon existence, mais elle existe, et si elle peut servir à d’autres, alors tant mieux. Des bisous doux :*