
Du tabou de la fausse-couche et de l’après
Une chronique de Madame Red –
Hello petite paillette. Aujourd’hui je te reviens, avec un sujet certes toujours pas très joyeux, mais qui peut être pourra t’aider si tu passes par un moment difficile.
27 février 2021, un an plus tard
Le 27 février, cela fera 1 an que j’ai vécu ma deuxième fausse-couche, celle qui m’a le plus meurtrie. En 1 an, et grâce à l’aide que j’ai reçue, j’ai évolué dans mon deuil et dans ma manière d’appréhender tout ce qui s’est passé.
J’ai évidemment encore des moments difficiles, comme à l’instant où je t’écris ces lignes par exemples, des moments où je me demande « à quoi aurait ressemblé mon bébé, comment serait notre vie aujourd’hui ? », tout ça tout ça…. Combiné à l’infertilité et la vie pas toujours simple que je mène, parfois ça fiche un coup au moral. Mais globalement, je peux dire que je vais mieux, et je me sens donc apte à t’écrire ces mots, à toi qui l’a vécu, le vit peut-être en ce moment.

« Pourquoi? »
Globalement, quand tu demanderas au personnel médical pourquoi tu as perdu ton bébé, on te répondra soit que la nature est bien faite, que le bébé avait une anomalie, ou certains iront beaucoup trop loin en te disant que tu t’es surmenée ou que tu stressais trop. C’est triste, mais certains auront peut être des paroles très indélicates dans ce style.
La vérité c’est que déjà, parfois on ne sait pas pourquoi. Oui, parfois c’est parce que le bébé avait un souci, parfois parce que le souci vient de ton corps, mais jamais, au grand jamais, ce n’est de ta faute!
Tu n’as pas provoqué ta fausse couche à cause de ton stress, ou parce que tu t’es surmenée. Tu ne l’as pas provoquée parce que tu « y pensais trop ». C’est arrivé, tu n’y peux rien, et tu ne dois pas te culpabiliser pour ça.
Tu as le droit d’être triste
Tu as le droit d’être triste, quelque soit le moment où c’est arrivé, la façon dont c’est arrivé, la configuration dans laquelle tu était quand c’est arrivé. Tu ne dois pas non plus respecter une limite de temps. Je te disais en introduction que ma tristesse intense à duré environ 1 an. Est-ce que c’est la norme ? Non !
Elle peut durer moins longtemps. Elle peut durer plus longtemps. Tu es légitime dans tout les cas.
Et personne n’as le droit de te dire comment tu dois accueillir tes émotions. Bien entendu, l’entourage qui souhaite simplement t’aider, c’est une chose. Parfois ils seront maladroits, mais tu as le droit de leur en parler, afin qu’ils s’adaptent à ta manière d’appréhender la situation.
Mais tante Maryse qui te dit « Moi, j’ai vécu ça, et j’ai fait comme ça, et je ne comprends pas que tu réagisses ainsi, et tu devrais faire-ci, faire ça… » C’est non! Et si quand tu la recadres, elle n’apprécie pas, tant pis pour elle!
Tu as le droit de ne pas te laisser faire. Tu as le droit d’expliquer les choses aux autres, tu as le droit de ne pas accepter qu’on te dicte tes émotions.
Tu as le droit d’en parler. Il n’y a pas de « ça ne se fait pas ». Personne n’as le droit de te dire de te taire.

N’aie pas honte de demander de l’aide
Au mois de novembre dernier, j’était au plus bas. Cela a failli être dramatique. Quand j’ai fini par craquer sous la fatigue autant physique que psychologique et que je suis allée chez mon médecin pour demander 3 jours d’arrêt de travail, elle m’a mise devant les faits : je n’avais pas simplement un petit coup de fatigue. Je m’enfonçais dans la dépression depuis des mois, et il fallait absolument que je me fasse aider.
Je ne l’avais pas fait avant, pour la stupide raison que j’estimais: 1. pouvoir me débrouiller seule, 2. que mes problèmes n’étaient pas assez importants.
Je dis « stupide » parce que ces pensées limitantes n’ont fait qu’aggraver mon cas.
Alors écoute ce que je vais te dire là: si tu sens que tu as besoin d’aide, si tu sens que tu vas couler, n’hésite pas à appeler au secours.
Il y a des gens qui ont des problèmes plus nombreux, plus gros (encore que ça, c’est subjectif) ? Et alors ? Chacun ressent les choses à sa façon, selon son vécu, sa personnalité, sa sensibilité.
Je terminerai ce billet en te disant : tu es légitime, tu mérites d’être entendue.
Tout finira par s’arranger. Si tu as besoin d’entendre que tout ira mieux, alors je te le dis: tout ira mieux, mais prends le temps dont tu as besoin.
Et si tu as besoin d’un câlin, mets tes bras autour de toi, et imagine que c’est moi.
Je te souhaite d’aller de mieux en mieux et de trouver le bonheur. En tout cas, c’est très courageux et important d’écrire des articles comme le tien, merci et bravo <3
Enorme câlin <3
J’ai eu des larmes aux yeux à la lecture de ta chronique Madame Red. Je t’envoie encore plein de courage.
Plein de courage et je te souhaite d’aller de mieux en mieux