
Conseils de quelqu’un qui a appris de ses erreurs…
Un article de Lyra Mandragore –

Aujourd’hui, j’ai envie de revenir sur mon histoire. Parce que j’ai fait des erreurs, parce que j’ai appris des choses, parce que je me suis sentie très mal et très seule.
Comme je te le disais lors de ma présentation, je suis divorcée. Un bien vilain mot pour moi, l’éternelle romantique, moi qui croyait dur comme fer au mariage, pour qui le mot divorcée est synonyme de tristesse… J’ai vu ma vie toute tracée voler en éclat, toutes mes certitudes disparaître. Et c’est moi qui suis à l’origine de la prise de décision finale. Je dois avouer, j’en suis aussi en partie responsable.
Quand on s’oublie…
J’aime faire plaisir aux autres, vraiment. Et j’ai une peur panique de l’abandon. Ces deux traits de caractères mélangés, ça donne quelqu’un qui ne sait pas dire ce qu’elle veut vraiment, qui s’écrase, qui « prend sur elle » tout le temps. J’ai compris que j’étais comme un caméléon, cet animal qui change sa couleur peau pour se fondre dans son environnement. Moi c’était pareil, mais niveau caractère/actes. A trop vouloir me faire accepter, j’agissais comme on voulait que j’agisse, pas comme je le voulais moi. A chaque fois (ou presque) que je faisais un choix, en réalité ce n’était pas le mien que je faisais. Cette « manière » de faire, je l’ai retrouvée dans tous les aspects de ma vie. Et en amour, c’est tout sauf une bonne idée. Je ne m’autorisais pas à être moi-même, je me suis juste oubliée, rangée dans une petite boîte, en me disant « non mais tout va bien ». Celle que je voyais dans le miroir et celle que j’étais au fond de moi étaient des étrangères, c’était « celle que j’étais » vs « celle que l’on attendait que je sois ».

Au final, beaucoup (trop) de choix importants ont été dirigés par ce trait de caractère. Et ça m’a menée droit dans un mur. Et ce mur, il fait peur, et il fait mal. Alors j’aimerais te raconter mon expérience, et te donner quelques conseils…
Le mariage ? Quel mariage ?
Le mariage, pour moi, c’était censé être le « plus beau jour de ma vie ». Il devait représenter l’aboutissement de notre relation, être une journée émotions à 100%. Sauf qu’en réalité ça ne s’est pas passé comme ça. J’ai fait mon caméléon, et j’ai fait passer tout le monde avant moi (ça tu l’as compris). Si c’est juste sur la couleur des chaussures de la belle-mère, tu vas me dire c’est pas très grave. Sauf que je l’ai fait sur à peu près tous les aspects du mariage. Je me revois en train de dire « non mais on fait comme ça si ça fait plaisir à trucmuche », « non mais c’est pour vous aussi donc choisissez ». Spoiler alert : pire idée du monde. Je me suis sentie spectatrice d’un mariage qui n’était pas le mien. A tel point que le lendemain, je ne me suis pas sentie mariée.
Tout le monde s’est amusé à ce mariage, sauf moi.
Je ne me suis pas sentie mariée. A force de lire des témoignages de mariages, j’attendais cette vague d’émotion et d’amour que tout le monde décrit. Mais elle n’est jamais venue. Le « côté mariage » a totalement disparu derrière le thème original qu’on avait choisi que lui voulait m’avait imposé comme condition pour se marier. L’originalité c’est très bien, je ne dis pas le contraire. Mais ce n’était juste pas pour moi. En réalité je rêvais de quelque chose de simple, classique, et je ne me suis pas retrouvée dans ce qui a été fait. Même la symbolique n’était pas là, lui me répétant « de toute façon le mariage ça veut rien dire, c’est juste un truc contraignant ».
Mais tu sais, je le savais. Je le savais même la semaine avant le mariage que je faisais une grosse erreur. J’ai failli tout annuler, j’ai essayé d’en parler mais ça ne sortait pas. Je n’arrivais pas, je n’ai pas osé : trop de monde, trop d’argent, que vont penser les gens, ils sont déjà là on ne va je ne vais pas les décevoir… Je me suis juste répété en boucle « ça va s’arranger » « c’est normal c’est le stress ». Je me mentais super bien à moi-même.
L’après mariage : de pire en pire

Après le mariage, pas de lune de miel. L’argent récolté est passé dans l’apport pour l’achat d’un appartement. Bah oui, « peut-être qu’avec un appart à nous à lui (parce qu’au final c’est lui qui a pris cette décision) ça ira mieux, ça s’arrangera » (hahaha tu sens venir la chute ?). Encore une erreur. Cet appartement, l’univers tout entier m’a hurlé de ne pas l’acheter, mais lui le voulait, du coup j’ai suivi. Mais je n’y étais pas bien, même si je disais à tout le monde « il est beau hein l’appartement ? » en réalité, je ne m’y sentais pas bien. Puis j’ai commencé à m’épanouir dans mon travail. Je m’y suis carrément réfugiée car c’était là où j’étais le mieux. Je rentrais de plus en plus tard, je me rajoutais du travail à n’en plus finir, et quand je n’avais pas de travail à faire je me débrouillais pour voir des copines. Tout sauf rentrer. Parce que quand je rentrais, j’étais mal. J’avais la boule au ventre, je stressais, et je passais mon temps sur mon téléphone ou sur mon ordinateur, à fuir. Et l’évidence a fini par m’exploser au visage, cette évidence que je fuyais depuis quelques temps…
Je n’étais plus amoureuse. Douche froide. Je ne voulais plus fonder de famille avec mon mari et je n’étais plus heureuse avec lui. J’étais plus heureuse ailleurs, hors de « chez moi », avec d’autres personnes. Au final après 1 an dans cet appartement je n’ai jamais fini de déballer mes cartons, je n’ai jamais réussi à m’y investir. Et un jour, un élément déclencheur est arrivé et je me suis réveillée. Je me suis sentie revivre. Je me suis sentie vivante et en phase avec moi même pour la première fois de ma vie. C’est là que j’ai compris que je ne pouvais plus reculer.
La lumière au bout du tunnel…
Pour la première fois de ma vie, j’allais faire quelque chose pour moi et pour personne d’autre. Je m’écoutais pour la première fois, et j’allais faire un choix. Je me choisissais moi. Et c’est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie. J’ai décidé de dire stop après un an et demi de mariage.
Ca m’a fait mal, ça m’a fait peur. Après tout, j’avais une petite vie bien rangée, une vie toute tracée. Mais une vie dans laquelle je n’étais pas heureuse. Et le seul moyen de changer ça, c’était de tout changer.
Je ne te cache pas que ça a été dur, très dur même. J’ai tout balayé, j’ai fait souffrir des gens que j’aimais en mettant fin à cette relation, j’ai décidé de n’écouter que moi, d’être pour une fois égoïste.Passé le choc de ma décision, j’ai été soutenue par tout le monde. Mes amis, ma famille, qui avaient bien vu que ça n’allait pas vraiment, mais comme je ne plaignais jamais et que je disais toujours que tout allait bien, n’ont pas osé me faire remarquer les choses.
Au final, tout le monde me dit « on te retrouve enfin », « tu es tellement plus épanouie aujourd’hui ». On me dit aussi que j’ai eu du courage, mais ça j’ai encore du mal à l’accepter.

Quelques conseils pour finir cette parenthèse de vie
Sur le mariage
Tout d’abord, sans aller jusqu’au mode « Bridezilla », dis-toi que ce mariage c’est le vôtre, mais aussi le tien. Ca doit être TA robe de mariée, celle que tu choisis. TON alliance… Les deux seuls qui ont le droit de dire « je préfère ça, donc on choisi ça » c’est toi et la personne avec qui tu vas te marier. On s’en fiche que Tata Mauricette trouve que le rose camélia est mieux que le jaune moutarde sur la pièce montée, ou que Tonton Maurice préfère le Bourgogne au Bordeaux. Personne ne doit choisir pour vous. En fait, tous les choix pour cette journée doivent être les vôtres, mais aussi les tiens. Mettez-vous d’accord, trouvez des compromis, mais ne dis pas oui à tout. C’est aussi TON jour, ne l’oublie pas.
Et si tu doutes, tu as le droit de reporter ! Ne te force surtout pas si tu ne le sens pas. Il vaut mieux reporter et être sûre de toi que de te marier quand même avec ce petit doute au fond de toi. Ce n’est pas grave de reporter ! Crois-moi, c’est vraiment important.
Le jour J, profite de ta journée ! Délègue à des personnes de confiance, et pense à toi en priorité. Tes invités sont là pour toi, pas l’inverse. Pour le coup c’est bien le jour où tu as plus que le droit d’être égoïste !
Sur la vie de couple (et juste la vie)
Ne prends pas tout sur toi, ça ne marche vraiment pas ! Exprime-toi, dis ce que tu penses, impose-toi. Dans un couple il faut faire des concessions (scoop), et ça veut dire les faire dans les deux sens (si si je t’assure). Ce n’est pas à toi de les faire tout le temps.
Ne te dis pas « ça va s’arranger » en faisant un « bidule-pansement » bien pratique sur le coup car rassurant (remplace bidule par « mariage », « appartement/maison », « bébé », « cookie »… ce que tu veux). Non, repousser ne fera pas que les choses vont aller mieux. Au contraire, on arrête de suivre le modèle de l’autruche !
Pense à toi. Tu as le droit d’être heureuse. Alors je ne suis pas en train de te dire d’être en mode super égoïste qui n’écoute personne hein, mais juste : prends soin de toi et sois à l’écoute de toi. Si tu n’as pas envie de rentrer chez toi le soir, c’est qu’il y a un problème. Si tu as une boule au ventre quand tu rentres, c’est qu’il y a un problème. Si tu fais tout pour être ailleurs/avec d’autres personnes, c’est qu’il y a un problème. Pose-toi la question : est-ce que tu es heureuse ? Est-ce que tu te sens bien ? Alors oui, ça fait peur quand on commence à se rendre compte que ça ne va pas, mais promis, ça ira, ça peut s’arranger, d’une manière ou d’une autre.
Si jamais tu te rends compte qu’en réalité ça ne va vraiment plus, n’aie pas peur. Oui ça va faire mal, je ne vais pas te mentir, et oui ça va faire du mal à des gens que tu aimes. Mais à partir du moment où tu te rends compte que ce n’est plus possible et que ce n’est pas réparable, c’est déjà trop tard. Tu peux essayer de prendre sur toi comme tu l’as déjà fait, mais ce n’est que repousser l’inévitable et ça risque d’être pire après. Honnêtement, si tu t’en es rendue compte, tu crois vraiment que tu pourras faire « comme si de rien n’était » ? Tes proches vont probablement voir que ça ne va pas. Tu ne pourras pas le cacher indéfiniment. Sois juste honnête envers toi, envers vous. Alors oui ça va être dur, oui, ça risque d’être potentiellement long et douloureux, mais ça va aller, promis.

Le mot de la fin ?
Si tu te fais confiance, si tu écoutes ce que tu ressens, si tu es en phase avec toi-même, tout ira bien. Si tu arrives à t’imposer et à trouver un équilibre, tout ira bien.
Quoi qu’il arrive, sois en accord avec ce que tu veux, dans le respect de l’autre (respect qui doit être mutuel hein, je précise), et écoute-toi. La lumière est toujours là quelque part, il faut juste trouver dans quel sens la regarder.
Ton texte est bouleversant et les mots si justes. Je confirme ce que te disent tes proches : tu es courageuse, bravo à toi de t’avoir choisie ! Avec tout mon soutien et mon amitié <3